Le billet de Raymond - Serge Llado

Au P’tit bar

Serge Llado : talentueux docteur es bonne humeur

     Costume noir de belle coupe et de grande tenue, Serge Llado prend possession de la scène avec l’aisance d’un ami qui revient vers vous, après une absence trop longue à son goût, pour renouer le dialogue et parler des choses et des gens qui nous sont familiers.

     Sourire aux lèvres s’ouvrant sur une dentition qui s’apprête à croquer la vie sans retenue et surlignée d’une moustache à la Roland Magdane, l’ancien chroniqueur de Ruquier était, le samedi 11 février, au P’tit bar devant une foule des grands soirs. Et d’entrée l’homme aux multiples facettes, avec la gouaille des chansonniers qui faisaient les beaux jours des cabarets de la capitale, il égrène sa technique qui lui servira de fil rouge pendant tout son réjouissant spectacle.
     Tour à tour, il fait découvrir l’art des disques- jockeys en traduisant les heureuses trouvailles de la lecture à rebours des disques, en chantant la seule chanson rendant hommage à la contrepèterie si chère au Canard Enchaîné et à son album de la Comtesse, en révélant ses dons d’imitateur et leurs amplitudes. Il emprunte la voix grave d’un Jean Ferrat, l’accent ensoleillé de Luis Mariano ou bien encore l’expression sucrée d’une Sylvie Vartan, sans oublier les gestes sur des textes pastiches qui chatouillent là où ça fait rire. 
     Le public, à gorge déployée, s’en donne à cœur joie, se pâme, savoure avant d’applaudir le style à la manière d’un Robert Rocca, d’un Pierre-Jean Vaillard, d’un Jean Amadou. Quand le Grand Serge commente l’actualité toute fraîche des futures présidentielles par exemple, quand Llado parle de son ami le député Jean Lassalle, quand il imagine Francis Cabrel interprétant la chanson « Je t’attendrai à la porte du garage » avec le phrasé de Charles Trenet, l’auditoire jubile dans un crépitement  d’applaudissements
     Car au bout du compte, cet artisan de la langue française qui jongle avec les mots, mélange les expressions pour les faire rire et sourire, a trouvé en s’accompagnant à la guitare et en analysant ses hallucinations auditives, la vraie recette pour offrir à son public la voie de la sagesse et du bonheur de vivre.

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