Le billet de Raymond - Polly et The Fine Feathers

Le Festival Chants d’Elles au P’tit Bar de la mairie.

          Pour la huitième année, le P’tit Bar de la mairie de Saint-Ouen d’Attez accueillait, le samedi 19 novembre, le Festival Chants d’Elles qui, chaque année depuis 17 ans, fait la part belle à nos talentueuses compagnes. Dans la lignée des précédents rendez-vous, cette soirée fut à la hauteur de la tradition.

Margo : l’offrande de la jeunesse audacieuse.

          Ouvrant le spectacle, c’est Margo, (Margo Coant), une jeune artiste locale qui foulait pour la première fois le plateau chaleureux et généreux du P’tit Bar mis à sa disposition par l’ami Patrick Brault. Celui-ci, veuf pour une fois de son acolyte Manu, mais bénéficiant comme toujours de l’aide indispensable et aux multiples facettes, de Simon, le maître des lieux apporta une fois de plus sa bonne humeur, son accueil piqueté d’humour et ses jeux de mots choisis pour créer d’entrée l’ambiance nécessaire à une soirée de qualité. Il en profita même pour mettre en lumière le talent de ses nombreux amis de Saint-Ouen Animation, notamment Gérard Jourdain, « Gégé » et ses photos éclaboussées de vie, qui révèlent toute la lumière chaude des rencontres du P’tit Bar.
          Visage ouvert encadré par une chevelure sombre divisée par une raie tirée au cordeau, Margo, installée pieds-nus à son clavier, fait face à la salle comble, et plonge dans une mélodie anglaise d’une voix claire. Le rythme traduit les émotions, caresse les phrases et savoure le débit d’une bouche joliment dessinée. Le temps d’une esquisse de danse puis d’un chant phrasé avec clarté, Margo impose, avec une audace qui se décontracte, sa douceur et la saveur de ses sentiments. La jeune artiste, qui vient tout juste de franchir la porte de sa troisième décennie, n’hésite pas à emprunter des titres populaires pour donner sa version personnelle, pastiche remodelé d’un succès déjà affirmé.
          Plongée à six ans dans le monde du spectacle par une maman professeur de musique qui lui a offert sa première chanson en lui souhaitant « Bonne route », Margo, très famille, n’hésite pas à emprunter la guitare de sa sœur Julia Orcet, elle aussi chanteuse, avant de donner des aperçus de ses possibilités en chants venus d’Afrique noire ou du monde arabe.
          La jeune femme, qui se dit « Pas parisienne » mais qui se demande innocemment ce que désirent les hommes en attendant d’être une femme libérée, continue son petit bonhomme de chemin en chantant dans les rues, et même pourquoi pas, dans le métro, ces lieux qui restent toujours une bonne école.
  
Polly et The Fine Feathers : la preuve par trois.

          Ayant découvert le P’tit Bar il y a trois ans, Pollyanna, la chanteuse de Folk, avait la satisfaction, samedi, de retrouver ce coin unique où la joie de vivre est partagée en toute simplicité. Mais cette fois, Isabelle Casier de son vrai nom était revenue accompagnée de deux jazzmen confirmés : François Fuchs à la contrebasse et Abdesselem Gherbi à la batterie.
Et le trio gardant l’authenticité de la langue emmena en voyage une salle conquise par la douceur négociée du périple.
          Avec ces guides chevronnés, le public se laissa mener à travers ces étendues, offrant cadence maîtrisée au sud de l’Amérique. Tempête sournoise, neige envahissante, la tradition blues, et les airs de Biguine ne sont pas loin. On sent que la variété des aspirations a été bien dépouillée.
L’osmose entre les trois artistes se complait, et le public applaudit à cette unisson au point de demander que cette ambiance se prolonge.  Demande que le trio n’hésita pas à satisfaire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire