Duo Point Zéro
Numéro gagnant du P’tit Bar
Comme deux frères, Emmanuel et Franck |
Pour le dernier samedi de février, le P’tit Bar avait laissé
libre scène au groupe de deux musiciens-chanteurs qui, chacun dans des
formations différentes, avaient fait les beaux jours de la chanson humoristique
française au début de ce siècle. Ancien des Joyeux Urbains, Emmanuel Urbanet et
son compère Franck Zerbib ex Wriggles forment aujourd’hui le Duo Point Zéro.
Venant tous deux du spectacle vivant, les deux artistes
n’ont pas laissé longtemps planer le doute sur leurs origines de formation.
Dans leurs présentations physiques, les deux grands gaillards confirmèrent leur
personnalité propre. Emmanuel, le cheveu clair, discipliné, portant costume
sans reproche, cravate sombre tranchant sur chemise blanche semblait sortir de
la fosse d’orchestre avec sa guitare respirant encore la cire du luthier.
Franck, brun à la chevelure abondante et moutonneuse, la barbe noire partant à
l’assaut de son visage, l’œil affûté et sa longue silhouette soulevée par des
baskets aîlées à la Pégase ne tarda pas à bondir dans son coin d’estrade comme branché sur une pile révolutionnaire.
Et aussitôt, la salle emportée déborda d’enthousiasme.
Tronçonnant les mots,
taillant les notes, ils chantent comme on joue au diabolo, lançant le tout en
l’air pour le rattraper au vol. L’heureux événement avec eux devient un délire
trempé dans le présent exacerbé. On se laisse emporter dans le flot incontrôlé
de leurs découvertes où resurgit par instants la pure poésie première. Le duo
veut profiter de la vie et hurle :
« Je dormirai quand je
serai mort.
Je ne veux pas dormir encore
Honni soit qui mal y pionce ! »
Mais il sait aussi avec le surlignage d’un clin d’œil,
- Qu’elle a bon goût la bouche des filles…
…même, si au mois d’août à la Grande Motte, chaque chose est
légère comme une palourde…, ce qu’affirma, sous les applaudissements, ce Duo
Point Zéro sur la ligne de départ de cette soirée magistralement réussie.
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