Le Billet de Raymond - Florent Richard et son quartet

Au P’tit Bar
Quand le Musset de la musique pop-jazz
fait oublier  « Les caprices de Marianne »

    Samedi soir, à la veille des élections, et pour saluer l’arrivée du printemps, le P’tit Bar de Saint-Ouen-d’Attez accueillait Florent Richard et son quartet, un ensemble respirant le dynamisme, le talent et la joie du partage.

    Unis comme les éléments de la main, les cinq garçons ont offert à l’assistance, comme il se doi(g)t, un spectacle majeur. Et le public nombreux et chaleureux de cet endroit magique a répondu par les crépitements d’un accueil enthousiaste.

    Après la traditionnelle présentation « maison »  assurée par Patrick et Manu, Florent Richard, en bon capitaine, prit place à  la « tribune » et, aux claviers de son piano, ouvrit la voie vers une prestation jubilatoire qui fit oublier les piètres tribulations des espoirs électifs et leurs infécondes promesses.

    S’appuyant sur la sonorité ensoleillée de leurs cuivres, Sébastien Llado au trombone, Grégory Delétang à la flûte et au saxophone, soutenus par Laurent Larcher à la contrebasse et Stan Augris à la batterie, confortèrent le chant et la dextérité d’un Florent Richard au sommet de son art. Dandy souriant au casque d’or d’un angelot rêvant de paradis, le chef révéla sa façon bien personnelle et talentueuse « d’affronter la vie la fleur au  fusil » .

    Interprétant la chanson identifiant le regretté Brassens , « L’Auvergnat » de sa voix à la fois  chaude et suave, Florent Richard, sans avoir l’air d’y toucher, imposa les ombres de Benabar, de Dutronc, voire de Thomas Fersen. Il évoqua son itinéraire depuis l’enfance bercée par la musique au milieu d’une famille de musiciens et de chanteurs jusqu’aux revues et autres comédies musicales qu’il conduisit dans le monde nocturne de la Capitale.

    Implantant sa marque fleurant bon les accents d’un William Scheller ou la dérision personnelle d’un Boris Vian et peut-être même d’un Gainsbourg dont il interpréta « Les amours mortes », cet OVNI  de la scène offrit au public conquis les joies chantées et réconfortantes de la vie, bien loin des soucis du Pouvoir.