Gatshen’s au P’tit Bar
Bien dans la note, bien dans l’esprit
Pour sa dernière soirée de la saison, le P’tit bar de Saint
Ouen d’Attez accueillait, samedi 17 mai, Gatshen’s, un duo parfaitement en
harmonie avec la chaleur du lieu. Deux partenaires qui, dès la première note et
la première mélopée, ont su faire naître l’enthousiasme d’une salle fidèle.
D’entrée de jeu, Patrick et Manu, les maîtres de ce bar du
partage, jouant comme d’habitude avec les mots, ont su donner le ton en
évoquant le festival de <L’Iton sur scène> reliant les deux salles du
P’tit bar et du Silo vernolien dans une union amicale qu’on aimerait voir
s’incruster de façon toujours aussi positive entre l’Avre et l’Iton.
Vêtu de couleur sombre, des chaussures au chapeau mou qui
lui confère un certain statut, Pytshens prend, dès l’ouverture, possession d’un
coin de la scène et, armé de sa guitare magique, va chauffer la salle pétrie
d’admiration pour sa dextérité mélodique.
Gaëlle Cotte, sa complice, propose alors son sourire, son
dynamisme provocateur et sa voix aux capacités vocales surprenantes qui ne sont
pas sans rappeler la vocalise d’une
sublime Yma Sumac de la grande époque.
Tous deux campent alors la chaleur et les teintes du marché.
Un marché africain nimbé de la clarté chaude du soleil et de l’ombre fraîche
des baobabs. Le public se laisse séduire et ondule déjà du bien-être
savouré. S’appuyant sur le dépaysement
accentué par les arpèges de la voix de Gaëlle, le duo tout en contrastes, à la
fois noir et blanc, attentif et plein de fougue, berce l’assistance qui se
laisse emporter par le jeu agile des doigts du guitariste, véritables araignées
de chair, glissant sur les cordes.
Et lorsque le couple entame la mythique chanson de Maxime
Leforestier <Etre né quelque part>, que Gaëlle, qui a fait son
apprentissage à l’école de la rue, retrouve le ton gavroche et vécu de Piaf,
qu’elle siffle, avec la dextérité de la regrettée Micheline Dax, les rythmes de
son compagnon de route, le public est conquis une fois encore. Mieux,
lorsqu’elle trébuche sur un trou de mémoire, ses <Amants heureux> renversent
l’ancienne salle de classe unanime à reprendre en chœur le texte.
Et enfin, lorsque Gaëlle avoue : - « excusez-moi, ce
soir, je ne sais plus où je vais ».
Dans le public, une voix lui crie : - « ça ne fait rien
Gaëlle, on y va avec toi ! ».
Du grand bonheur.